C'était un spectacle tragi-comique : mon ami était à moitié dehors, ayant visiblement raté son évasion. Le chef de l'expédition le fit rentrer dans la chambre et, pour se moquer de moi, commença à lui reprocher d'avoir cassé la fenêtre du «Maîitre». Le Cubain, terrorisé, rappela alors qu'il était impensable de le tuer parce qu'il était étranger.

Quant au Brésilien, il gardait la chambre. Je proposai aux deux frères de laisser partir mes amis et d'arranger les choses entre nous. Le chef refusa : «Non, je vous garderai tous». Une heure s'écoula péniblement, c'était le statut quo. Le subordonné convainquit son supérieur de lâcher «les étrangers».

Quel soulagement ! je m'attendais à voir débarquer la police d'un moment à l'autre. Pour ma grande désillusion, je voyais le temps passer sans qu'aucun ne vint à mon secours, mes amis ayant oublié de l'avertir. Entre temps, le chef me roua de coups, tenta de m'étrangler en me demandant toujours de l'argent. Je m'obstinais catégoriquement à dire non : «Je n'ai pas la somme que vous demandez ; et même si je l'avais, je ne vous donnerais rien, car je ne vous dois rien et ne céderai jamais à vos menaces».